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Sur la pointe des pieds se confronter au rêve
Déchiré le nuage de la conscience il faut plonger dans l’irréalité du monde L’aventure commence quand vous ouvrez la page Ne pas frémir La lucidité éblouit le doute Le suivre là où il descend Aller vers la lumière qui gîte au fond du trou La terre est fraiche et potentiellement riche de découvertes Creuser ce que vous pensez être « votre âme » et qui n’est que la tourbe où se sont moulées les mille formes du passé
Vous cueillerez alors (peut-être) les perles rares du langage.
10.
Nos voix se mêlent à l’envol de l’insecte
On parle peu Nos mots se nouent à l’humus
Du bois Les arbres ensevelis entre les roches
Se souviennent des pièges De la force des
Tempêtes L’eau s’est écoulée depuis longtemps
Partout le silence Partout l’ombre Entre nos
Pas les nervures antiques de nos errances
On marche On se souvient volontiers de la
Cadence universel du chant Pour retrouver
Longtemps caché le souffle sacré des bêtes.
11.
Vous avez quitté la forêt pour l’eau Difficile de comprendre cette étrange mutation Une évolution à l’envers Un retour aux sources Vous retrouvez l’incertitude des brumes La marche angoissante dans le brouillard Le chemin se perd et noie le promeneur
Inattentif Il se peut qu’à trop chercher on perde le
Sens de la route Le but du voyage Se fier à la ligne Comme on se fie à l’instinct du cheval Il sait ce que Vous cherchez à voir Attendre que le brouillard se Déchire et qu’il éclaire le poème Il ne vous reste plus alors qu’à prendre le temps de lire le paysage.
12.
Ce sont des paysages d’outre-tombe
Des landes désertes Grises et mauves
Parfois dans les tons violines Des roches
Sorties de nulle part D’un autre temps
Pas inquiétantes Non Malgré les voûtes
Effondrées Leurs colonnes qui montent
Au ciel On s’y promène en extase ou
Les yeux retournés Les eaux y mènent
A soi Elles coulent entre les pierres
Usées Leurs rides Comme elles racontent
Ce qui fut Ce que vous étiez…
13.
C’est un bateau qui part Un trimaran peut-être
A moins qu’une goélette soit aussi du voyage
Des hommes à bord Le vent du large L’écume
Dans les yeux Le sel se mêle à la salive
Dans la tête les amarres sont larguées Les yeux
Vers l’horizon Loin Si loin déjà Aucune île
Ne vient se coucher sur l’eau La ligne est droite
Trop L’infini nous transperce C’est une âme
En folie On regarde la mer autant qu’il est
Possible On en rêvait Et les pieds dans le sable
On attend On attend…